La prise en charge du TOC par le neurofeedback et les neurosciences

16 septembre 2021
16 septembre 2021 Sarah Dehan

Retour sur le webminar : TOC : trouble obsessionnel compulsif, neurosciences et neurofeedback :

Tout d’abord, qu’est-ce que le TOC ?

C’est une maladie caractérisée par :

  • La présence d’obsessions : idées, images ou impulsions qui s’imposent de façon répétitive et irrépressible. Le TOC suscite également énormément d’anxiété et de détresse.
  • Accompagnées ou non de compulsions : ces comportements répétitifs accomplis, réellement ou par la pensée afin de réduire une tension intérieure engendrée par les obsessions.

Ces obsessions et/ou compulsions sont à l’origine de sentiments marqués d’anxiété, de détresse et d’impuissance. On considère que cela devient pathologique à partir d’une heure par jour passé à réaliser les TOCs. Cette perte de temps considérable interfère de façon significative avec les activités habituelles de la personne, son fonctionnement professionnel ou scolaire ainsi que dans ses relations sociales.

Le trouble obsessionnel compulsif est un trouble qui était anciennement catégorisé sous le « drapeau » des troubles anxieux. Depuis le DSM V, il est reconnu comme une catégorie de pathologies à part.

Cette maladie concerne 2 à 3 % de la population :

  • 65% des diagnostics : avant l’âge de 25 ans
  • 15% des diagnostics : après l’âge de 35 ans.

Elle est la conséquence de :

  • Facteurs génétiques (héréditaires)
  • Eléments environnementaux (contextuels)
  • Aspects développementaux (apprentissages)

 

Comment se déroule un TOC ?

  • L’élément déclencheur

  • L’obsession

  • La compulsion

  • Le soulagement

Les personnes atteintes du TOC ont bien souvent conscience de l’absurdité de leurs pensées et/ou comportement. Cette capacité liée à l’introspection est un élément clé et prédictif de la réussite d’une prise en charge.

Malgré cette qualité, sans aide la personne n’arrive pas à se libérer de ces idées/comportement car ils sont incontrôlables. C’est réellement un dysfonctionnement sur le plan cérébral.

 

Les causes du TOC ?

L’impact dans la vie quotidienne est important, les comportements répétitifs du TOC se développent petit à petit, sournoisement et deviennent de plus en plus difficiles à maîtriser. C’est pour cela qu’une intervention le plus tôt possible est importante et gage de succès.

Voici quelques exemples de ces comportements :

 

Les conséquences et les comorbidités du TOC

Du point de vue physiologique certains TOC peuvent provoquer des souffrances et blessures comme au niveau de la peau pour les personnes se lavant les mains plus de 100 fois par jour !

On peut remarquer également des troubles du sommeil lié à l’anxiété et aux ruminations, de la dépression, des troubles de l’attention, troubles des fonctions exécutives, troubles digestifs etc… qui impactent directement la vie quotidienne de la personne.

Les traitements courants du TOC

 

  • La thérapie cognitivo comportementale ou TCC

 

  • L’intervention en psychothérapie qui est la plus courante et est efficace :
    • EX/RP ; exposition et prévention de réponse/rituel
    • Efficace chez 60% des personnes (80% avec traitement médicamenteux)
    • Fréquence & durée : 2 fois par semaine pendant environ 12 semaines.
  • Malheureusement le taux de rechute connu est très important soit environ 75%.

 

  • La médication

Le traitement pharmacologique de « choix » est un médicament de type ISRS (inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine) soit un anti-dépresseur. Mais la posologie est plus importante que dans les trouble dépressifs et la prescription doit être maintenue après soulagement des symptômes sur une période de 12 à 18 mois (pour la phase de « maintien »).

Cette prise en charge est efficace chez environ 40 à 60% des personnes.

Le traitement alternatif peut être par la prise d’antipsychotiques qui peut être efficace chez certains sujets mais chez d’autre on observe une augmentation conséquente du TOC.

  • Neurostimulation ou neurochirugie

Pour les personnes qui ne répondent ni à l’un ni à l’autre et qui sont qualifiés de résistantes au traitement (soit environ 20% des personnes), il existe des techniques de neurostimulation et neurochirurgie.

Malheureusement ce sont des techniques invasives, irréversibles et pas toujours efficaces pour tous les sujets.

Comment les neurosciences peuvent aider et soigner le TOC

Les neurosciences permettent de modifier l’activité cérébrale de manière « douce », sans lésion et non invasive.

Les neurosciences du TOC :

Il y a plusieurs régions cérébrales qui sont impliqués dans le TOC.

  • Le thalamus : Le « routeur » qui gère les boucles thalamo-corticales. C’est un peu le chef d’orchestre du cerveau qui est responsable de beaucoup de fonctions qui touchent à la pensée, la conscience et à l’autorégulation.
  • Le striatum : qui est très important dans le contrôle volontaire de nous-même.
  • Le cortex orbito-frontal qui est très important dans la régulation des émotions et des fonctions cognitives dites de haut niveau : l’organisation, la planification, le raisonnement etc…

Lorsqu’il y a un TOC, ses structures sont impliquées et on remarque un fonctionnement cérébral atypique. L’imagerie cérébrale permet également de valider l’efficacité des différentes prises en charge du TOC.

 

Une application thérapeutique des neurosciences : Le neurofeedback

Le bilan initial en EEG quantitatif permet d’établir une cartographie cérébrale et de « quantifier » le TOC au niveau des ondes cérébrales. On peut également quantifier la connectivité entre les différentes zones du cerveau grâce à cet outil.

Pour rappel : les ondes cérébrales présentes dans notre cerveau dans un contexte de TOC :

 

Comment le neurofeedback peut traiter le TOC :

  • On commence par un bilan initial d’électroencéphalographie quantitative (EEGq) afin de voir comment cela se passe dans le cerveau de la personne atteinte du TOC. Le but étant de pouvoir évaluer son activité cérébrale et de pouvoir lui proposer un protocole personnalisé et adapté à son trouble.
  • On débute l’entrainement et l’apprentissage cérébral via la plasticité cérébrale. On cible les régions suractives et on cherche à les calmer. Comment ? Par des techniques données par l’entraineur en neurofeedback. Ce qui est intéressant c’est que l’ordinateur permet de vérifier cette activité en temps réel et d’indiquer si on est sur la bonne voie.

Les effets du neurofeedback dans les TOCs :

 

Le neurofeedback permet également de développer l’autorégulation : la personne est active et participe à son entrainement. Après plusieurs séances face à, et en interaction avec son activité cérébrale on développe notre « insight ». Cette introspection se développe via se processus d’action-rétroaction.

Plus de 2000 études sont validées et évaluées par des pairs et confirment l’intérêt du neurofeedback dans la prise en charge du TOC. Elles sont disponibles sur le site de l’ISNR.

https://isnr.org/

 

Attention aux pièges des méthodes dites « neurofeedback » :

 

Contactez-moi pour plus d’informations sur la prise en charge : contact

 

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